Patrimoine Moulins Levées et Canaux 07-26

Patrimoine Moulins Levées et Canaux 07-26

Nouvelle loi sur l'eau et continuité écologique ..... une regrettable histoire de remous !!

A propos du grand débat national….

 

 

Notre association aurait pu s’exprimer dans ce débat sur les thèmes de la transition écologique et de l'utilisation de l'argent public.

 

Mais le passage obligé par le carcan d’un questionnaire qui ne prend pas en compte notre problématique ( rien sur la conservation du patrimoine hydraulique ) ne nous a pas permis de le faire .

Dans le cadre d'une libre contribution voilà ce que nous aurions pu dire :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Modifier la LEMA pour concilier : la conservation du patrimoine hydraulique, la biodiversité et la production d’hydroélectricité :

 

 

L’association des moulins et canaux de l’Ardèche et de la Drôme regroupe une trentaine d’associations et de propriétaires de moulins et canaux, elle a pour objectif de défendre et promouvoir le riche patrimoine hydraulique de nos départements, qui est souvent aux origines des industries.

Ce patrimoine est menacé par une loi sur l’eau fortement controversée qui au nom du concept de la continuité écologique voudrait arraser un grand nombre de seuils (barrages) ou digues.

 

L’application de cette loi suscite des oppositions diverses des riverains, des populations ou d’associations locales :

 

Les Vans, Rosières, le Cheylard…en Ardèche, Canaux de Chabeuil et Livron, rivière Joyeuse en Drôme …pour ne citer

que quelques exemples.

Les moulins rénovés souvent grâce au travail des bénévoles, parfois aidés par des subventions publiques, pourront-ils continuer à fonctionner en période estivale pour faire connaitre leur patrimoine ?

 

En effet, dans nos départements, en été le débit des cours d’eau peut être inférieur au débit réservé, et de ce fait tout prélèvement serait impossible  , ainsi les moulins ne pourraient plus fonctionner ;

Cet atout touristique va-t-il disparaître ?

 

On sait que le réchauffement climatique va multiplier les longues périodes de sécheresse comme les épisodes de pluies torrentielles.

N’est-il pas absurde et dangereux, dans ce contexte de vouloir supprimer les seuils qui écrêtent les crues, réduisent la violence du courant et donc l’érosion ; tandis que les plans d’eau constituent autant de réserves en périodes de sécheresse, alimentent les nappes phréatiques…et abritent les populations piscicoles.

 

Cette loi se réclame de la conservation de la biodiversité, mais la destruction des seuils, des béalières et canaux qu’ils alimentaient supprime une multitude d’écosystèmes parfois vieux de plusieurs siècles, riches notamment en batraciens espèce parmi les plus menacées.

Les systèmes écologiques n’étant pas réversibles il est complétement illusoire de penser revenir aux rivières sauvages, estiment des spécialistes.

Pousser la logique de cette loi jusqu’au bout pourrait «  lessiver » bon nombre de nos cours d’eau et

réduire considérablement la biodiversité…c’est pas le moindre des paradoxes !

 

Il semble que cette loi ne prenne pas en compte tous les usages de l’eau, ne repose pas sur de réels fondements scientifiques, mais soit faite pour les seuls intérêts de quelques espèces piscicoles.

Or les digues et moulins ne sont en rien responsables de la raréfaction de certaines espèces de poissons, les

causes sont plutôt à chercher dans la surpêche, le braconnage et la pollution chimique des eaux.

 

L’Observatoire de la Continuité Écologique note qu’après plus de 10 ans d’application, cette loi n’atteindra pas son objectif d’amélioration de la qualité de l’eau.

A l’heure où l’on s’interroge sur l’utilisation de l’argent public, on peut se demander si les sommes considérables  "investies" dans la destruction des seuils n’auraient pas été mieux utilisées pour une réelle amélioration des qualités chimiques et biologiques de l’eau.

En visant, digues canaux et moulins ne s’est-on pas trompé de cible ?

 

Chacun s’accorde à dire que la lutte contre le réchauffement climatique passe par ledéveloppement des énergies renouvelables, la première d’entre elle, est de loin l’énergie hydraulique.

Souvent l’aménagement d’un seuil pour produire de l’énergie est moins coûteux que sa destruction, plutôt que d’inciter les propriétaires de moulins à détruire leur levée ne serait-il pas plus intelligent de les aider à produire de l’hydroélectricité..

Comme nous pensons l’avoir démontré, cette loi ne manque pas de contradiction, il serait donc temps de revenir à plus de cohérence et de bon sens.

C’est pour cela que nous demandons une modification de la loi sur l’eau qui prenne en compte nos propositions

suivantes :

 

Faire connaître et appliquer la grille d’analyse :

 

Elle est le produit d’une négociation entre le ministère de la culture et celui de l’environnement en concertation avec les associations concernées dont notre fédération nationale. Elle doit être instruite avant tous travaux sur les ouvrages hydrauliques, en vue d’évaluer le caractère patrimonial de ceux -ci.

 

Assurer un débit minimum :

 

Les moulins et canaux que nous représentons, ont souvent une vocation touristique et culturelle pour faire connaître le patrimoine hydraulique.

Nos besoins en eau sont dérisoires on pourrait même dire négligeables aux regards de bien d’autres utilisations de l’eau. Mais ils fonctionnent principalement pendant la saison touristique et dans la journée sur une courte période, certains ont des réserves qui peuvent se charger quand ils ne fonctionnent pas, ce qui réduit les besoins.

 

Pour pérenniser moulins et canaux nous voudrions avoir l’assurance qu’un débit minimum de fonctionnement et de préservation (éviter l’assèchement) des installations nous sera accordé.

Cela pourrait se faire par une modification de la loi, des dérogations régionales ou une tolérance des administrations.

 

Faire reconnaître le patrimoine hydraulique et les associations qui le représentent :

 

Nous pensons que l’on peut trouver des solutions pour chaque ouvrage qui concilie conservation du patrimoine et impératifs écologiques.

Pour proposer des solutions, il faut que les associations représentant ce patrimoine soient reconnus par les différentes instances concernées par l’eau et puissent y siéger.

Simplifier les procédures liées aux droits d’eau, aider associations et propriétaires pour aménager les ouvrages conformément à la loi, subventionner le développement de la pico-électricité dans les moulins.

 

 

Jean-Claude Duchamp.

 

Président de l’ association des moulins et canaux de l’ Ardèche et de la Drôme

 



25/02/2019
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